Le passage à l’école secondaire est difficile pour un grand nombre d’élèves neurodivergents dont les besoins n’apparaissent pas suffisamment compatibles avec le système scolaire actuel dans le parcours régulier. Il arrive fréquemment que les jeunes doivent changer d’école, opter pour l’enseignement à la maison ou fréquenter une classe spécialisée sans le souhaiter. D’autres abandonnent leurs études. Ceux qui restent rencontrent de nombreux défis, notamment parce que leurs besoins sont mal compris. Les conséquences de ces parcours parsemés d’obstacles sont bien réelles pour les jeunes et leurs familles alors que plusieurs rapportent vivre une grande détresse. Leurs histoires méritent d’être entendues et partagées.

Des jeunes et des familles ont fait et refait des démarches pour expliquer les besoins des jeunes à l’école secondaire. Ils en arrivent souvent, malgré eux, à adopter une posture de défense des droits. Ils ont fait ces démarches pour que les jeunes puissent participer d’une manière qui fait sens pour eux, pour qu’ils soient en mesure de fréquenter leur école de quartier, ou pour avoir accès aux accommodements nécessaires pour réussir dans le parcours régulier. Alors que plusieurs études ont documenté les barrières et les facilitateurs à l’inclusion scolaire des jeunes autistes, la réalité sur le terrain demeure difficile, exigeante. Un des éléments favorisant un environnement scolaire positif est la compréhension, par les acteurs du milieu scolaire, du vécu des jeunes et des familles. Ce projet de recherche participative réalisé en partenariat avec des jeunes et des familles ayant une expérience de vécu s’inscrit dans cette perspective.

Il vise à documenter les voix des jeunes et des familles concernant les démarches dans lesquelles ils se sont engagés, tout au long du secondaire, pour faire valoir leurs droits ou pour expliquer et réexpliquer les besoins des jeunes. Un questionnaire en ligne sera réalisé. Puis, des entretiens individuels seront faits avec 10 jeunes et 10 parents. Ils auront l’occasion de raconter leurs histoires, de raconter les démarches qui les ont le plus marquées. Ils seront aussi invités à suggérer des pistes concernant les manières à privilégier pour faire connaître ce vécu. Ultimement, il est souhaité que les jeunes et les familles n’aient plus à livrer de telles batailles. Il est souhaité qu’une meilleure compréhension du vécu des jeunes et des familles à l’école secondaire aide à favoriser un réel dialogue permettant de coconstruire des écoles secondaires plus inclusives.